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La naissance du Macintosh

mac 128 1984

Le 24 janvier 1984, le grand public découvrait une révolution dans le monde de la micro-informatique : le Macintosh. Cet ordinateur allait avoir une influence importante et durable sur ma propre vie. Et c’est aujourd’hui sur un Macintosh que j’écris cet article vingt ans plus tard. La grande histoire de ce micro-ordinateur hors du commun a commencé en 1979, avec les débuts d’une nouvelle machine appelée Lisa

1979, les débuts de Lisa.

Le projet Lisa, c’est le bébé de Steve Jobs, co-fondateur d’Apple. Au début de 1979, il débauche deux responsables de l’ingénierie de Hewlett-Packard, John Couch et Ken Rothmueller. Leur mission est d’écrire le cahier des charges de la machine la plus extraordinaire qu’il soit possible d’imaginer à l’époque, une machine radicalement différente de l’Apple II et de son successeur en préparation, l’Apple III. Il s’agit pour Steve de démontrer qu’il est lui aussi capable de créer un ordinateur et qu’il n’est pas seulement le faire valoir de Steve Wozniak, le génial créateur de l’Apple II qui a fait la fortune de l’entreprise.

Au cours de l’année 1979, les grandes lignes directrices sont tracées : une machine architecturée à 16 bits, avec deux lecteurs de disquettes, destinée au marché professionnel et vendue 2 000 $. Un premier prototype est créé par Rothmueller : un moniteur bitmap vert 720 x 360 pixels avec un clavier intégré. Très laid, pas sexy, et encombrant, mais basé sur le plus cher et plus puissant des microprocesseurs de Motorola, le 68000, qui venait tout juste de sortir. Pendant ce temps, l’équipe logicielle tripatouillait des trucs prometteurs : Bill Atkinson, brillant programmeur qui avait porté le Pascal sur l’Apple II, étudiait la possibilité d’afficher à l’écran des caractères de tailles différentes, avec espacement proportionnel, à l’aide de la matrice bitmap, et travaillait sur des routines graphiques (LisaGrafPrimitives) permettant de dessiner des rectangles, des cercles, des motifs de remplissage, etc.

Steve Jobs n’est pas satisfait de ce premier prototype, il exige un clavier détaché, une chose inusitée dans le monde de la micro-informatique. Il veut aussi un système d’exploitation radicalement différent de tout ce qui se fait dans le domaine. Et il met la pression sur son équipe, Lisa doit sortir en 1981. Et si son équipe n’a pas d’idées novatrices, il va en chercher ailleurs : chez Xerox (sur le conseil de Jef Raskin [1]), à qui il propose d’investir un million de dollars chez Apple et de dévoiler ce qui s’expérimente dans la division de recherche avancée, le PARC (Palo Alto Research Center).

Au PARC, il régnait une ambiance un peu particulière, il y avait peu de pression à sortir des produits commercialisables et les ingénieurs étaient portés par l’ambition d’oeuvrer au bien de l’humanité [2]. L’idée de faire de l’argent avec les recherches y paraissait presque dégradante. C’est ainsi que Larry Tessler, qui se préparait à recevoir l’équipe d’Apple au PARC, en décembre 1979, était empli de préjugés défavorables à l’égard de ses invités, des hackers boutonneux qui ne savaient rien de la grandeur de la science informatique. Mais la petite troupe d’Apple est carrément tombée en extase lorsque Tessler leur a montré le prototype de machine et de système d’exploitation (SmallTalk) développé par Xerox. Comment rester de marbre face à une équipe qui ne cesse de répéter au sujet de votre travail “Mais c’est extraordinaire, c’est révolutionnaire !” ?

Et effectivement, c’est révolutionnaire. L’idée majeure est celle de la représentation d’un bureau virtuel à l’écran, les fichiers et programmes sont représentés par des icônes que l’on peut mouvoir à l’aide d’un pointeur piloté par une souris (une boîte en plastique de la taille d’un paquet de cigarettes et munie de trois boutons). Les fenêtres et menus déroulants sont aussi de la partie. Cette vision de l’informatique a fait l’effet d’un trip au LSD sur les membres d’Apple, Steve Jobs et Bill Atkinson en tête, la surexcitation était à son comble. Larry Tessler est mitraillé de questions, “ce qui m’a impressionné, c’est que leurs questions étaient les meilleures de toutes celles que j’avais entendues depuis sept ans que je travaillais chez Xerox. (…) Leurs questions prouvaient qu’ils comprenaient toutes les implications et les subtilités de l’affaire”. Larry Tessler n’avait plus qu’une envie, quitter Xerox pour rejoindre Apple, ce qu’il fera quelques mois plus tard.

L’équipe du projet Lisa est galvanisée par cette rencontre, ils ont vu en fonctionnement ce qu’ils n’avaient entraperçu que de façon imparfaite dans leurs rêves. L’objectif est clair, refaire ce qu’ils ont vu chez Xerox, mais en mieux, et selon les dires optimistes d’Atkinson, en moins de six mois.

Ken Rothmueller est sommé de revoir sa copie et d’intégrer une souris. Trip Hawkins, chargé du marketing, et Steve rédigent un nouveau cahier des charges sur lequel figure en lettres capitales “THINK PIXEL” (Picture Element). Atkinson écrit le pilote de la souris et le premier programme qui permet de dessiner avec, MouseSketch. Mais, l’informatique de l’époque, c’est taper des lignes de code en BASIC ou Pascal, et la souris est perçue comme un gadget par beaucoup de monde, même au sein d’Apple [4]. Il faudra batailler pour l’imposer et Steve Jobs en sera l’évangéliste convaincu. L’autre grande idée du projet Lisa, ce sera aussi de fournir l’ordinateur avec tout un éventail de logiciels signés Apple (traitement de texte, dessin, etc.), permettant à l’utilisateur d’avoir immédiatement une machine fonctionnelle.

1980, Steve Jobs dépossédé du Lisa.

En 1980, Apple est divisée en factions. La division Apple II, vache à lait de l’entreprise, est méprisée par Steve Jobs : Apple II, c’est le passé. La division Apple III tarde à accoucher et travaille dans son coin. Et la division Lisa fait figure d’entreprise à l’intérieur de l’entreprise, avec des gens au profil différent (des ingénieurs de chez HP) qui ne sont pas issus du monde hacker et bidouilleur, et qui ne travaillent pas du tout sur l’héritage de Steve Wozniak, le créateur de l’Apple II. Lisa n’a rien à voir avec Apple II, aucune filiation, aucun point commun, si ce n’est le logo à la pomme. C’est la machine de Steve Jobs.

Pire encore, avec des badges de couleur spécifique, seuls les membres du projet Lisa peuvent entrer dans leur immeuble de Bandley Drive. Ce n’est pas dans la culture décontractée qu’on connaissait chez Apple. Lisa est devenue une forteresse. Steve Jobs se désintéresse totalement de l’Apple III et l’abandonne à ses déboires. Âgé de seulement 25 ans, il se transforme en tyran. Il impose ses visions de gré ou de force. Il est convaincu d’avoir raison sur tout, mais change d’avis continuellement…

Ken Rothmueller, qui n’est vraiment pas sur la longueur d’onde de Steve, quitte l’entreprise, et est remplacé par John Couch. Le projet commence à s’enliser au gré des caprices de Steve qui ne cesse de faire refaire et défaire. L’Apple III est présenté l’été 1980, mais il est truffé de bogues et d’erreurs de conception qui n’échappent pas à la presse spécialisée. C’est un gros échec. Tous les espoirs de l’entreprise se reportent sur Lisa, le seul projet vraiment d’avenir. Il y a urgence, même si l’Apple II rapporte encore 117 millions de dollars.

Cette même année, le comité de direction d’Apple décide une restructuration de l’entreprise pour préparer l’entrée en bourse. Le plan est présenté lors d’un séminaire des cadres. L’entreprise sera divisée en 3 entités, “Systèmes d’Ordinateurs Personnels”, dédiée à l’Apple II et III, “Systèmes Professionnels de Bureau”, dont Lisa serait l’élément phare, et enfin la division “Accessoires” (imprimantes, lecteurs de disquettes, etc.). Le choc, c’est que la direction de la division professionnelle est confiée à John Couch. Steve Jobs, le caractériel prétentieux et impulsif, n’inspire pas confiance au comité de direction pour mener les nouveaux projets. Il en est profondément blessé. C’est désormais Couch qui dirigera le projet Lisa. On lui a volé son bébé. Pour le consoler, on le nomme président du Conseil d’Administration, ce qui s’apparente à un placard doré, loin de la conception des nouvelles machines. Il est chargé de l’entrée en bourse et de la communication qui va avec. Lisa n’est plus à lui, il va torpiller Lisa, ou plus exactement piller ses technologies.

Si Steve s’attelle quand même à sa nouvelle tâche, promouvoir l’entrée en bourse, c’est qu’il possède 7,5 millions d’actions. Cette introduction en bourse est un succès historique. Le mardi 12 décembre 1980, toutes les actions sont vendues en une heure, l’action clôture le jour même avec une hausse de 7 dollars, à 29 dollars. Steve est à la tête d’un magot de 217,5 millions.

1980, Jef Raskin, inventeur du Macintosh.

Fin 1980, Steve Jobs n’a plus rien à faire chez Apple, il n’a aucune responsabilité, seulement un titre honorifique. Il s’intéresse alors à un petit groupe de recherche dirigé par Jef Raskin, qui travaille depuis septembre 1979 sur une machine compacte, grand public et simple d’utilisation, à moins de 1000 $, appelée Macintosh, du nom d’une variété de pomme. Le tout premier prototype du Macintosh, conçu par un jeune hacker autodidacte, Burrell Smith [7], avait été construit en janvier 1980 : sous la modeste forme d’une carte d’extension pour Apple II dotée d’un 6809E et de 64 K de mémoire vive, il permettait un affichage 256 X 256 sur un petit moniteur 7 pouces noir & blanc. Outre Jef et Burrell, on trouve dans cette équipe Brian Howard et Bud Tribble (un ami d’Atkinson qui a remplacé Marc Lebrun en septembre 1980), bientôt rejoints par Joanna Hoffmann, soit en tout cinq personnes.

D’autres hackers venus de la division Apple II, comme Andy Hertzfeld, se joignent de temps au temps au groupe de manière informelle. C’est la culture du bricolage, bien éloignée de celle du vaisseau de guerre Lisa. Les composants sont subtilisés la nuit dans d’autres labos. C’est le règne de la débrouillardise. Le projet de recherche Macintosh avait cent fois risqué de mourir, sans vrai soutien de la direction, seulement porté à bouts de bras par Raskin. Quelques mois auparavant, Steve Jobs avait dit à Raskin que Macintosh était un mauvais projet et que le seul avenir d’Apple serait Lisa. Mais privé de Lisa, Steve reconsidérait alors Macintosh d’un nouvel oeil.

Sous l’impulsion de Steve et de Bud Tribble, le projet est redéfini autour d’un 68000 et d’une architecture 16 bits, ce qui permet de récupérer les primitives graphiques du Lisa (LisaGraf) [6], contre l’avis de Raskin, grand fervent de l’économique, mais en fin de vie, 8 bits [3]. La participation de Steve au projet se fait chaque jour de plus en plus pressante.

En janvier 1981, le prototype 68000 fabriqué par Burrell Smith est prêt. Il est 60% plus rapide que le Lisa, et coûte trois fois moins cher. Une équipe de cinq personnes, faisant figure de renégats, faisait mieux et plus vite que l’armée d’ingénieurs diplômés du projet Lisa, dont la sortie était prévue pour l’été 1982. Steve Jobs a immédiatement reconnu une prouesse à l’image de celle de Wozniak lorsque celui-ci créa l’Apple II.

1981, Steve Jobs s’empare du Macintosh.

Le 20 janvier, Ronald Reagan prête serment et Steve Jobs déclare avec enthousiasme à Raskin que le Macintosh est sans aucun doute le véritable avenir d’Apple et qu’il souhaite s’occuper du logiciel. Raskin n’est pas à l’aise, il sait déjà combien travailler avec Steve est difficile. Il va même se plaindre à la direction de l’intervention envahissante de Steve dans son groupe. Mais Mike Markkula et Mike Scott, dit Scotty, le pdg, sont aux anges de savoir Steve dépensant son énergie à l’écart des projets importants de l’entreprise. Au moins, ils ne l’ont pas dans les pattes. Le projet Macintosh, ordinateur grand public, est même maintenant soutenu par la direction qui y voit un petit joujou bien utile pour occuper Steve, l’ingérable et imprévisible enfant gâté. Scotty affecte donc immédiatement un bureau à Steve au sein du bâtiment isolé qui abrite le groupe Macintosh. Pire encore pour Raskin, Steve est nommé directeur du projet, le Macintosh ayant été élevé au rang de “produit” de l’entreprise. Cette évolution de projet de recherche à “produit” permet à Steve d’étoffer l’effectif, il appelle Rod Holt, Randy Wigginton, Jerry Mannock, Dan Kottke, Bill Fernandez, et même Woz, la plupart ayant travaillé sur la conception de l’Apple II. Ceux-ci viennent rejoindre la petite équipe Macintosh de Raskin (Burrell Smith, Bud Tribble, Brian Howard, Joanna Hoffmann). Raskin se sent dépossédé, il ne supporte plus les diktats plus ou moins bien inspirés de Jobs, et ce dernier n’a qu’une hâte : le voir partir. Le climat entre les deux hommes devient particulièrement orageux, Steve se montre odieux comme il sait si bien faire. En réaction, Raskin envoie un long mémo au vitriol à Mike Scott, intitulé “Travailler pour / avec Steve Jobs”. Un vrai réquisitoire, mais qui ne servira à rien, tout le monde jugeant que Jobs est très bien où il est.

Raskin, excédé et fatigué, est prié de partir en congés prolongés et Steve considère son bureau comme libre [8]. Il y installe Andy Hertzfeld qui rejoint l’équipe fin février. Hertzfeld est chargé, en collaboration avec Bud, de transférer sur le Mac les routines LisaGraf, rebaptisées plus tard QuickDraw, et de développer le système d’exploitation.

En mars, Mike Scott, qui a débarqué Jobs de Lisa, est écarté de la présidence. Mike Markkula le remplace.

Xerox sort en avril 1981 le Star, le monde découvre avec curiosité l’interface conçue au PARC, les icônes et les fenêtres. Mais il est cher (15 000 dollars), inélégant et plutôt lent. Ce sera un échec, de même nature que celui qui attendra Lisa.

Toujours en avril, Rod Holt annonce que le nom de code du projet est changé : Macintosh est abandonné pour Bicycle. Mais le peu d’entrain de l’équipe à utiliser ce nouveau nom jugé ridicule en aura assez rapidement raison.

En mai, la carrosserie de l’ordinateur, dessinée par Terry Oyama, est choisie. Les premières cartes-mères imprimées sont testées. Selon la volonté de Steve, qui reprenait une idée de Jef Raskin, la machine sera sans slots, contrairement à l’Apple II et au Lisa : ce sera donc un ordinateur fermé, sans possibilités d’extension via des cartes. Enfin, la décision d’installer des routines graphiques d’interface utilisateur en mémoire morte (ToolBox) allait peser sur le “look and feel” de toutes les futures applications [5].

Il était indispensable pour le succès du Macintosh que celui-ci dispose de logiciels dès sa sortie. Steve Jobs prit ainsi contact en juin avec Bill Gates de Microsoft pour développer principalement un tableur, Multiplan. (Le succès d’un ordinateur à l’époque était conditionné par la présence d’un tableur.) La sortie du Macintosh était alors planifiée pour l’été 1982, en même temps que le Lisa dont il serait en quelque sorte la version grand public.

En juillet, Bill Gates vient à Cupertino assister à une démonstration sur un prototype et en repart très favorablement impressionné.

Le 12 août 1981, IBM sort son premier Personal Computer, fonctionnant sous MS/DOS, une resucée de CP/M. Cet ordinateur était tout ce qu’espérait Apple : encombrant, sans grâce, sans nouvelle technologie, d’un apprentissage difficile. L’antithèse du Mac et du Lisa. L’équipe Mac en acheta un et le dépeça. L’IBM PC brillait par sa banalité, son inélégance, sa mauvaise qualité, et ne cachait aucune innovation. C’était juste un replâtrage de l’Apple II. Mais l’arrivée du poids lourd IBM légitimait le marché du PC et faisait aussi beaucoup de publicité à Apple qui était vu comme l’unique concurrent. La notoriété d’Apple est passée de 10 à 80 % en une seule année.

Toujours en août, Chris Espinosa, auteur du Manuel de Référence Apple II, est chargé de la documentation du Macintosh.

Fin 1981, le Macintosh a bien avancé. Les routines graphiques sont installées, il y a une ébauche de système d’exploitation (Monitor) et quelques applications de démonstrations (Window Manager, MacSketch). La carte mère est quasi achevée, et la machine prend sa forme définitive.

1982, retards et déconvenues.

Randy Wigginton, créateur de l’Applesoft BASIC, devait développer MacWriter (devenu MacWrite), le traitement texte. Mais, fatigué de Steve et d’Apple, il démissionne. C’est un coup dur car il est hors de question de sortir le Mac sans traitement de texte. Steve tente de débaucher le développeur de LisaWrite, mais on lui dit que ce logiciel est une catastrophe. Il imagine alors de convaincre Wigginton de poursuivre le développement, mais chez lui. Et il y arrive, en lui promettant 2 dollars de royalties par Macintosh vendu. Peu après, c’est Bud Tribble, responsable de l’équipe logiciel, qui démissionne à son tour… Il souhaite poursuivre ses études de médecine. Raskin, après son retour de congés, a été relégué à la direction des publications où il était auparavant. Mis à l’écart de la conception de son Macintosh, il déprime, et démissionne début 1982 pour le plus grand plaisir de Steve.

Le lancement est désormais fixé au 16 mai 1983, au Congrès National de l’Informatique (NCC) à Anaheim.

Fin février, une trentaine de membres de l’équipe signent l’intérieur du moule d’injection du dos du boîtier du Mac. La machine est ainsi considérée comme une véritable oeuvre d’art collective.

Vers juin 1982, l’arrivée de la première mouture du MacWriter de Wigginton révèle un problème, l’écran de 384 pixels de large est trop petit pour un traitement de texte avec un affichage WYSYWIG (What You See Is What You Get). Faire rentrer plus de pixels dans l’écran implique de revoir la gestion de la mémoire qui est insuffisante. Burrell évoque la possibilité de créer une puce spéciale de type VLSI qui permettrait cela, entre autres choses. Cette puce portera le nom d’IBM (Integrated Burrell Machine). Par ailleurs, deux programmeurs, Larry Kenyon et Bruce Horn, viennent épauler Hertzfeld sur le système d’exploitation. Mike Murray est embauché au marketing.

Les dissensions avec l’équipe du projet Lisa se font de plus en plus profondes. Il est de plus en plus clair qu’entre les deux ordinateurs, totalement incompatibles, il y en a un de trop et que c’est Lisa [9]. Les membres du projet Macintosh, auto-proclamés les “pirates”, ne se privent pas de railler leurs collègues sur leurs lenteurs et certains de leurs choix technologique (les pixels rectangulaires). Ils oublient un peu vite que des bases importantes du Macintosh viennent justement du pillage de technologies Lisa, ce qui a permis d’accélérer grandement le développement (l’essentiel des routines développées par Atkinson pour Lisa ont été reprises : LisaGrafPrimitives, Window manager, Menu Manager, etc.).

Alice

C’est aussi en 1982, qu’un logiciel mythique du Mac devait voir le jour : Alice, une variation de jeu d’échec sur le thème d’Alice au pays des merveilles, développé initialement sur Lisa par Steve Capps. Là encore, l’équipe de Lisa crie à la traîtrise en voyant Capps travailler à ses heures perdues sur Macintosh.

Pendant ce temps, Microsoft travaille sur les futurs logiciels du Mac, désormais Chart, Plan, File. Lotus fut aussi contacté pour développer un tableur (le futur et très en retard Jazz), le leader VisiCalc n’étant pas intéressé.

En août, l’ambitieuse puce IBM (Integrated Burrell Machine), au développement lent, est abandonnée au profit de circuits PAL (Programmable Array Logic Chips). La résolution de l’écran va enfin pouvoir passer de 384 x 256 à 512 x 384 pixels.

Fin 1982, il devient clair que la date de sortie du 16 mai 1983, n’est pas très réaliste, mais on essaie d’y croire encore. D’autre part, le président Markkula souhaite se retirer progressivement d’Apple. Le comité de direction ne veut même pas entendre parler de Jobs pour le remplacer et la quête d’un nouveau PDG commence. Le PDG de Pepsi-Cola, John Sculley est approché, mais il rejette l’offre. Autre souci, le nom Macintosh est déposé par un fabriquant de matériel de Hi-Fi, McIntosh Labs. Et cerise sur le gateau, le dernier numéro de 1982 du Time sort le 31 décembre avec un article acide sur la personnalité de Steve Jobs, où il apparaît comme un ignorant des choses techniques, un autocrate qui a bâti sa fortune sur le dos des autres et comme un monstre sans scrupules. Le 1er janvier 1983, sans pudeur aucune, il ne trouve pas mieux que de téléphoner à Jef Raskin, qu’il a évincé du projet, pour s’épancher de ses malheurs.

1983, dernière ligne droite.

L’année 1983 ne commence pas mieux. Steve avait décidé qu’Apple développerait ses propres lecteurs de disquettes 5” 1/4 (nom de code Twiggy), mais les premières livraisons montrent un désastre, 50 % des lecteurs au rebut et de gros problèmes de fiabilité sur les restants… Il va falloir repousser la sortie du Macintosh et sous-traiter la fabrication de ces lecteurs (faisant fi du syndrome NIE — Not Invented Here). On envisage alors la date du 15 août.

En janvier, c’est la sortie officielle de Lisa. La presse qualifie l’ordinateur de révolutionnaire et ne tarit pas d’éloges, mais Steve Jobs a déjà trop parlé du Macintosh. À quoi bon acheter un ordinateur de 10 000 dollars alors qu’une machine aux caractéristiques semblables va bientôt sortir à 2 000 dollars ? Coup de grâce, Lisa est totalement incompatible avec le futur Macintosh et l’IBM-PC, l’échange de fichiers n’est même pas possible. L’erreur stratégique d’avoir développé les deux machines de front éclate au grand jour. Lisa, trop cher, trop différent, trop lent, fut donc un fiasco, comme son aîné le Star. En même temps que le Lisa, sortait la nouvelle mouture de l’Apple II, le IIe. Heureusement pour Apple, celui-ci fut un succès et une bénédiction pour les finances menacées de la société.

En février, deux figures importantes vont rejoindre le projet, Steve Capps, le créateur d’Alice, excellent programmeur, et Susan Kare, une graphiste qui devait s’atteler au dessin des caractères des polices et des icônes, et faire en sorte que tout ce qui s’affiche à l’écran soit beau. Kare a eu un rôle fondamental dans le design graphique de l’interface utilisateur. Pour la quête du beau, Steve Jobs fait aussi appel à l’illustrateur Jean-Michel Folon pour dessiner le MacMan (petite silhouette à la Folon qui sera gravée sur les premières cartes-mères et qui devait faire un écran de démarrage). Mais le projet, payé 30 000 dollars, sera par la suite abandonné au profit du Mac façon Picasso, créé par les directeurs artistiques de l’équipe, Tom Hughes et John Casado.

logo macintosh 1984

En mars, Steve va voir John Sculley à New-York et lui demande “Est-ce que vous allez continuer à vendre de l’eau sucrée à des enfants pendant tout le reste de votre vie, alors que vous pourriez faire quelque chose de vraiment important?” Moyennant un salaire d’un million de dollar, et quelques autres avantages, Sculley se laissera finalement convaincre. Sa tâche est grande : maintenir la confiance des investisseurs après les flops de l’Apple III et du Lisa. Mais Steve a su le persuader que la dernière carte d’Apple, Macintosh, est la bonne.

Toujours en mars, Steve aurait proposé 100 000 dollars à McIntosh Laboratories. Toujours est-il qu’il avait déjà annoncé en janvier, lors de la conférence des développeurs, que McIntosh Labs avait cédé le nom, ce qui était faux. Steve n’est pas à un mensonge près pour galvaniser ses troupes.

En mai, la question du lecteur de disquettes n’étant toujours pas réglée, le lancement est repoussé au 19 janvier 1984.

L’été 1983, la société APLS, qui devait fournir le nouveau lecteur de disquettes 5” 1/4, n’avait toujours rien à montrer et était manifestement incapable de répondre au contrat. Apple avait besoin de 10 000 lecteurs avant la fin de l’année pour pouvoir assurer le lancement début 1984. Sous l’impulsion de George Crow, le créateur de la carte analogique du Mac, on choisit finalement le lecteur de disquettes 3” 1/2 de Sony. Pendant ce temps, Carter et Vaughn, les responsables de la nouvelle usine de production ultra-moderne qui venait de fabriquer 200 prototypes, démissionnent après s’être chamaillés avec Steve. Tout était prêt, la machine, le logiciel, le plan de lancement, même son prix de vente fixé à 2495 dollars, mais il n’y avait plus d’usine en état de marche pour fabriquer les machines.

Lors du séminaire d’été de l’équipe du projet Macintosh, Lee Clow, directeur de l’agence Chiat-Day, et Steve Hayden, créatif, montrent le scénario du film publicitaire de 60 secondes qui sera diffusé lors de la finale du Super Bowl en janvier 1984, et dont le tournage va commencer à Londres. L’idée était d’exploiter le thème de 1984, le roman de George Orwell. La réalisation en est confiée à Ridley Scott, le metteur en scène d’Alien. 400 000 dollars pour la fabrication du film et 500 000 dollars pour l’unique diffusion lors du Super Bowl… Près d’un million de dollar pour une minute de spectacle, Apple ne lésine pas avec les moyens.

La grande idée défendue par Steve cet été, et qui sauvera le Mac quelques temps plus tard en créant la PAO, ce fut celle de l’imprimante laser, avec une technologie Canon et le langage de description de page créé par des transfuges de Xerox, le PostScript. Mais le conseil d’administration d’Apple a bien cru que Steve Jobs était devenu fou quand il proposa en complément de l’ImageWriter (imprimante matricielle), une LaserWriter de 7 000 dollars pour un ordinateur qui allait en coûter 2 000. De toutes façons, Steve avait décidé que le Macintosh n’aurait pas d’imprimante “qualité courrier” à marguerite (DaisyWriter), et que donc la LaserWriter était la seule chance d’imposer le Macintosh en milieu professionnel. Même si certains doutaient de la faisabilité d’une imprimante laser, il fallait croire dans la vision de Steve Jobs. Les architectes du Mac n’avaient plus qu’à travailler sur la carte à base de 68000 qui allait piloter l’engin.

En septembre, devant les retards de Microsoft à livrer le tableur Multiplan, Apple dénonce le contrat. Bill Gates est furieux. Seuls MacWrite de Wigginton et MacPaint de Atkinson seront livrés en janvier avec le Mac. Ce même mois, la programmation de la ROM est terminée et la puce peut partir en fabrication.

En novembre, Microsoft fait une annonce surprise au Comdex de Las Vegas : il prépare un environnement graphique basé sur l’usage de la souris et appelé Windows. C’est au tour de Steve Jobs d’être furibond ; “Amenez-moi Gates ici immédiatement ! Je le veux dans ce bureau dès demain ! Il a intérêt à avoir de bonnes explications !” Et le lendemain, Bill Gates est là, écoutant Jobs lui hurler qu’il n’est qu’un voleur. Après avoir patiemment attendu la fin de la tempête, Gates déclare que son inspiration vient de chez Xerox où Apple a déjà pillé toutes les idées. Et les choses n’iront pas plus loin car Apple a bien besoin du tableur de Microsoft, même en retard.

Bruce Horn, qui écrivait tout seul le Finder, cesse de travailler sans rien dire, écoeuré de ne pas avoir été choisi par Steve pour figurer dans des opérations de promotion montrant les créateurs du Mac. Il faudra une semaine pour se rendre compte que le développement est arrêté. Grave problème, le Finder est une brique essentielle de la machine, c’est l’interface qui sert à l’utilisateur pour gérer ses fichiers et applications. On lui adjoint alors Steve Capps comme ange gardien et on fait son possible pour ménager sa succeptibilité. Il ne reste que peu de jours pour terminer le programme…

La pression monte dans l’équipe à mesure que la date fatidique arrive. Steve a fait fabriquer des T-shirts avec le slogan “Travailler 90 heures par semaine, et aimer ça”

Il restait aussi à peaufiner le marketing et les relations presse, et orchestrer l’événement du lancement. Steve, âgé de 29 ans, pouvait se montrer satisfait : sous sa houlette, Apple allait sortir l’ordinateur le plus génial jamais fabriqué. Seule question en suspens : quel serait l’accueil du public ? Mais Steve ne doutait pas, le Macintosh était fait pour être aimé avec passion, contrairement aux IBM-PC qui étaient faits pour travailler.

Photo digibarn.com

1984, la révolution en marche.

Début 1984, c’est un peu la panique. Le Finder n’est pas fiable et l’usine de production, sous la nouvelle direction de Debi Coleman, connaît de multiples problèmes. Les programmeurs travaillent comme des fous, tous les logiciels doivent être terminés pour le 16 janvier à 6 heures du matin afin de permettre la duplication des disquettes. Ce 16 janvier à 2 heures, Hertzfeld et Capps découvrent un petit bogue dans le Finder et le corrigent. Résultat : MacWrite et MacPaint font maintenant un concours de plantages inopinés. La version finale ne sera prête qu’à 5 heures 30. Il reste moins de 30 minutes pour tester les programmes avant que les “Golden Master” ne partent à l’usine. Une quinzaine de personnes s’y attellent avec une frénésie hors du commun… et le timing sera respecté.

Le reste appartient à l’histoire collective. Le film événement “1984” fut projeté le 22 janvier lors du troisième quart-temps du Super Bowl (où les Los Angeles Raiders écrasèrent les Washington Redskins par 38 contre 9). On January 24th, Apple Computer will introduce Macintosh. And you’ll see why 1984 won’t be like “1984”. Macintosh allait changer la face du monde, c’était le message évangélique d’Apple à l’époque.

La sortie formelle de la machine était prévue pour le 24 janvier, devant l’assemblée annuelle des actionnaires. Ce jour là, sur la scène de l’auditorium du Flint Center, la voix de synthèse du Macintosh a dit : “Hello, I am Macintosh… It sure is great to get out of that bag!… Never trust a computer that you can’t lift…”. “Hello, je suis Macintosh. Je suis bien content de sortir de ce sac. Je ne suis pas habitué à parler en public, mais je voudrais partager avec vous cette maxime qui m’est venue à l’esprit la première fois que j’ai rencontré un gros IBM : ne faites jamais confiance à un ordinateur que vous ne pouvez pas soulever. Je peux bien sûr parler, mais maintenant j’aimerai juste m’asseoir et écouter. C’est donc avec une grande fierté que je vous présente un homme qui est comme un père pour moi… Steve Jobs !” L’assistance explosa, les développeurs aux premiers rangs pleuraient de joie. (Vidéo de ce moment historique, QuickTime, 20.9 Mo)

Pour ma part, c’est en 1985, que j’eus l’occasion de manipuler un Macintosh chez mes amis Bernard Le Du et Alain Lalisse. Ce fut un choc immense et une grande excitation. Et depuis, le Mac n’a cessé d’accompagner ma vie.

Bon anniversaire, le Mac !

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Documentation :
Stanford Library : Making the Macintosh: Technology and Culture in Silicon Valley.
Jef Raskin.
Jef Raskin : Genesis and History of the Macintosh Project.
Jef Raskin : The Book Of Macintosh.
Steve Wozniak’s home page.
Andy Hertzfeld, Folklore.org : The Original Macintosh.
Byte, An Interview: The Macintosh Design Team.
Byte, Three original designers discuss the earliest days.
The Macintosh Mouse.
Apple History.
Apple II History.
The Apple Museum.
L’aventure Apple.
Apple Computer History Weblog.
Daniel Kottke’s Amazing Apple Relics.
Brochure promotionnelle de 1984.
Encart NewsWeek, novembre 1984.
Interview with Susan Kare.
Susan Kare: User Interface Graphics Design
The History of the Graphical User Interface.
Mister Macintosh: Steve has a unique idea for the software.

Bibliographie :

Notes :

[#1] “I tried for over a year to get Steve Jobs to see what they were doing at PARC because I felt that they were at least seven years ahead of their time. They had the Altos going then, with bitmapped keyboards and screens. You could do anything you wanted on them. They also had the mouse on it. Although I couldn’t stand the mouse, I was the only person at Apple who had even seen one, and certainly the only person who had ever used one. Finally Steve Jobs, Bill Atkinson, and a few others went to Xerox PARC and came back enthused.” Jef Raskin, Byte Magazine, issue 8/1984, pp. 347-356.

[#2] “The difference between Apple PARC is that Apple was designing things to be sold in large quantities and PARC designs things to play with. While they weren’t concerned with questions of production, I very much was.” Jef Raskin, Byte Magazine, issue 8/1984, pp. 347-356.

[#3] “I was against the 68000 at first because I wanted a low-priced machine and the 68000 would bump up the cost. Burrell and Bud convinced me that the 68000 was the way to go, especially because of the software. It was clear that we could never catch up on the work that Bill had done.” Jef Raskin, Byte Magazine, issue 8/1984, pp. 347-356.

[#4] “Jobs gets a hundred percent credit for insisting that a mouse be on the Mac.” Jef Raskin, Byte Magazine, issue 8/1984, pp. 347-356.

[#5] “The strategy was not to legislate by saying, ‘You must do this,’ but to legislate de facto by putting all those toolbox routines in ROM. Then anybody who doesn’t use those routines is penalized because the 64K-byte ROM is sitting there with all these nice routines, and they’re chewing up RAM with their own routines for their user interface. So it’s a way of legislating a consistent user interface.” Bud Tribble, Byte Magazine, issue 8/1984, pp. 347-356.

[#6] “The real reason that we chose originally to use the 68000 was so we could pick up Quickdraw. Macintosh uses the exact same graphic structure and package, the exact same code, as Lisa does.” Steve Jobs, October 14, 1983. Byte Magazine, issue 2/1984, pp. 58-80.

[#7] November 1979. “Around this time, Bill [Atkinson] ran into Jef Raskin. Jef had been writing a series of papers about a consumer-oriented computer that would be extremely inexpensive and radically easy to use. He was ready to start building a hardware prototype so he was looking for a talented hardware designer who could pull off his vision of a brutally simple, ultra low cost machine. / “I’ve got someone who you ought to meet”, Bill told Jef. He made arrangements to bring Burrell over to Jef’s house in Cupertino over the weekend. / Bill and Burrell showed up at Jef’s house at the appointed time. Bill introduced Burrell to Jef, saying. “Jef, this is Burrell. He’s the guy who’s going to design your Macintosh for you.” — Andy Hertzfeld. Folklore.org.

[#8] February 1981. “After helping them a bit with the disk diagnostic routines they were trying to debug, I returned to my new desk and looked inside the drawers. I was surprised to see that it was still full of someone else’s stuff. In fact, the bottom drawer had all kinds of unusual stuff, including various kinds of model airplanes, and some photography equipment. I later found out that Steve had assigned me to Jef Raskin’s old desk, which he hadn’t had time to move out of yet.” — Andy Hertzfeld. Folklore.org.

[#9] March 1982. “You guys don’t know what you’re doing!”, he [Rich Page, one of the main designers of the Lisa] began to growl, obviously in an emotional state of mind, “The Macintosh is going to destroy the Lisa! The Macintosh is going to ruin Apple!!!” […] “Steve Jobs wants to destroy Lisa because we wouldn’t let him control it”, Rich continued, almost looking like he was going to start crying. “Sure, it’s easy to throw a prototype together, but it’s hard to ship a real product. You guys don’t understand what you’re getting into. The Mac can’t run Lisa software, the Lisa can’t run Mac software. You don’t even care. Nobody’s going to buy a Lisa because they know the Mac is coming! But you don’t care!” — Andy Hertzfeld. Folklore.org.

1. Le 25 janvier 2004,
padawan

Châpeau !

2. Le 25 janvier 2004,
Francois M.

Bel historique. Bravo. L’est lié chez-moi…

3. Le 25 janvier 2004,
Barijaona Ramaholimihaso

20 ans : noces de porcelaine ?

4. Le 25 janvier 2004,
BabOOn

Saperlotte ! Je suis tombé sur un essaim de MACeux ! Malheur à moi ! ;-)

5. Le 25 janvier 2004,
aqb

Quel boulot! Merci pour cet historique. C’est long mais c’est bon! ;)

6. Le 25 janvier 2004,
François Granger

Je l’ai lu d’une traite alors que je connais bien cette histoire. J’utilise des Mac depuis 1985 moi aussi.

Excellent !

7. Le 25 janvier 2004,
Daniel Glazman

Chapeau très très bas, Laurent. Des articles comme ça, tu en refais quand tu veux, ok?

8. Le 25 janvier 2004,
beleg

bravo, j’en ai encore mal aux mains d’applaudir !

9. Le 26 janvier 2004,
Delu

Hey ! Je suis tombé sur cette page par hasard, et je dis merci à la vie ! Merci pour cet article, vraiment, j’ai un mac depuis l’année dernière, je ne connaissais pas toute son histoire. Je le regarde différement maintenant… Merci !

C’est parti pour le “tournage de lien”…

10. Le 26 janvier 2004,
JoHo

Avec les infos qui circulent pour le 20e anniversaire, on peut postuler qu’Apple est quelquefois l’artisan de sa propre faiblesse. Steve jobs mentionne dans une entrevue à MacWorld, qu’après son départ, les gestionnaire sont devenus des marchands de savon, ne pensant qu’aux profits et perdant leur avance avec l’interface Mac sans le bonifier et ainsi se faire ratraper par Win 95.

Passionné du Mac: vous comprendrez que Win 95 enlevait les différences visibles entre les 2 plateformes (ex: gestion par icône, plug and pray, oups, play!) sans aller plus loin… :-)

11. Le 26 janvier 2004,
O.

Je ne sais pas comment faire un trackback, mais je cite tout de même… merci !

12. Le 26 janvier 2004,
Philipe

Hop j’ai tiré un lien vers mon blog et fais un trackball. Bravo Laurent

13. Le 26 janvier 2004,
NightWalker

C’est vraiment comme un bon livre, impossible de s’arrêter quand on a commencé… génial…

14. Le 27 janvier 2004,
T (de Z & T)

Oui, bravo et merci ! Je me permets de citer et lier chez NouS…

15. Le 27 janvier 2004,
Jean Lespinasse

Bravo pour ce thriller ! Même quand on connaît la fin de l’histoire on a peur que le Mac n’existât jamais…

16. Le 27 janvier 2004,
Pierre CARION

Complement d’information …

Steve Ballmer in Apple 1984 ad?

http://www.gadgetguy.de/archives/000682.php

17. Le 2 février 2004,
Switcher

Bravo pour cet historique : moi qui pensait connaître la génèse du Mac, je redécouvre un Steve Jobs, dont je crains que, finalement, il n’ait pas beaucoup changé depuis 1984.

18. Le 6 février 2004,
Jimmy

Bravo super article sur le Mac! C’est le genre d’article que l’on aimerait voir plus souvent dans les journeaux… ;^) Je peut me permettre de le citer sur mon blog?

19. Le 17 mai 2004,
angel

Wow! N’etant pas francaise j’ai souvent la fleme de lire de longs textes mais la je n’ai pas pu m’arreter! Tres interessant pour une femme dont le mari a realise un caprice sixmestriel de s’offrir en iBook G4. J’ai toujours aime Mac mais je n’ai jamais connu l’histoire derriere… Maintenant il ne me reste plus que d’habituer mon cerveau PC au Mac.

20. Le 4 décembre 2005,
Wildo

Bon article ! Fan de Mac, je le met dans mes signets; c’est toujours bon de se rappeller d’ou l’on vient…

21. Le 22 janvier 2006,
josé

Moi aussi je l’ai découvert chez Alain Lalisse et Bernard Le Du que j’ai perdu de vue depuis. J’aimerais avoir leur email. Merci à ce qui pourraient me l’envoyer au vonjy44@yahoo.fr

22. Le 14 février 2006,
Pascal

Bon je suis en retard pour mon rendez-vous maintenant…mais la lecture de cet article en valait la peine.

23. Le 23 septembre 2006,
erik

Bel historique. Bravo Je suis tombé sur cette page par hasard, et je dis merci à vous

24. Le 23 avril 2008,
Bruno Bernard SIMON

Il n’est jamais trop tard pour dire merci! Je suis tombé sur cette article en recherchant de l’info sur la fondation d’Apple suite au téléfilm documentaire passé sur Arte “Les pirates de la Silicon Valley” qui relate les aventures parallèles de Steve Jobs et Bill Gates.

Jamais vu dans la presse un article aussi dense et bien écrit. Je suppose qu’en plus les sources ont été vérifiées, croisées.

Allez, je fais un lien.

25. Le 16 février 2014,
Big Lebowski

Très intéressant merci, mais je déplore que l’on parle si peu de l’importance de Wozniak. Je comprends que l’ont ne voit que se qui brille, mais sans lui pas d’ordinateur. Jobs aurais très bien pu se défoncer à fabriquer des walkmans. Ce qu’il a finit par faire avec l’ipod :) Il y a des hommes comme ça qui savent juste, s’entourer des bonnes personnes et les exploiter comme il faut, et en retirer toute la gloire. On croise tous des personnages comme ça dans le travail. Et ce sont parfois de sacrés cons. Il semble que Steve Jobs soit de ceux-ci, vu les rapports humains qu’il entretien. Au moins il fut un visionnaire en matière de marketing. :)

Blah ?